Le projet de loi anti-briseurs de grève rejeté : une trahison

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TORONTO, le 29 sept. 2016 /CNW/ - La décision du gouvernement libéral de voter contre la loi qui interdirait la présence de briseurs de grève dans les milieux de travail fédéraux lorsqu'il y a grève ou lockout constitue une trahison pour les travailleurs de tout le pays.

« Le gouvernement libéral est arrivé au pouvoir en disant qu'il établirait l'équité dans les milieux de travail partout au Canada », a affirmé Jerry Dias, président d'Unifor à l'échelle nationale. « Il a rompu sa promesse avec ce vote ».

Le projet de loi C-234, un projet de loi parrainé par la députée Karine Trudel du NPD (Jonquière), qui a été présenté en février dernier, a été rejeté en deuxième lecture mercredi. Presque tous les députés libéraux ont voté contre ce projet de loi, ce qui a entraîné son rejet par la Chambre des communes.

« Lorsque les travailleurs sont contraints de faire la grève, ils manifestent pour les droits de tous les travailleurs », a ajouté M. Dias.

« Autoriser les briseurs de grève à prendre la place des travailleurs syndiqués et à voler leurs emplois, et c'est qu'ont fait les libéraux avec ce vote, mine le droit de négocier librement une convention collective et a pour effet d'accorder trop de pouvoir aux employeurs ».

Dias a affirmé qu'un loi anti-briseurs de grève est nécessaire au palier fédéral - elle s'appliquerait aux secteurs d'activité visés par une réglementation fédérale, notamment à l'industrie ferroviaire et aux secteurs des banques et des télécommunications - et aussi dans toutes les provinces canadiennes. Seules les provinces du Québec et la Colombie‑Britannique ont jusqu'à maintenant adopté des lois anti-briseurs de grève.

M. Dias a aussi précisé qu'Unifor continuera de promouvoir, tant à l'échelle fédérale que dans les provinces, les lois anti-briseurs de grève et d'autres mesures visant à faire en sorte que les négociations collectives au Canada se déroulent librement et sans entrave. Le syndicat est d'avis que les grèves se prolongent souvent en raison de la présence de briseurs de grève, et que l'employeur bénéficie ainsi d'un certain avantage pour négocier avec le syndicat et parvenir à une entente équitable.

« Nous ne devons pas permettre que le processus de négociation collective soit entravé par un surcroît de pouvoir accordé à l'employeur. La loi anti-briseurs de grève constitue un moyen indispensable de rendre le processus équitable pour toutes les parties intéressées », a conclu M. Dias.

Unifor, principal syndicat du secteur privé au Canada, représente plus de 310 000 travailleurs. Il a été fondé pendant la fin de semaine de la fête du Travail en 2013, par la fusion du Syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile et du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier.

SOURCE Le Syndicat Unifor