Des travailleuses temporaires dénoncent la discrimination

Partager

« Je me suis installée au Canada il y a 10 ans. J’ai fini par me trouver un emploi sur appel dans une usine de fabrication. Malgré mon manque de formation et ma lourde charge de travail, j’étais reconnaissante d’avoir un travail rémunéré. Les quarts de travail étaient imprévisibles. Un moment donné, on m’a même demandé de rentrer au travail dans l’heure! J’ai dû refuser parce qu’il était impossible de trouver une gardienne avec un préavis aussi court. Peu après, on a arrêté de m’appeler pour m’offrir des quarts de travail. »

Depuis 10 ans, les employeurs ontariens offrent de plus en plus d’emplois précaires et à forfait. Les agences de placement temporaire et les emplois temporaires à temps partiel poussent comme des champignons dans la province et le reste du pays. Ces agences sont à la fois le moteur et le bénéficiaire des pratiques d’emploi prédatoires qui ciblent les immigrants et les femmes de couleur, comme les membres de la section communautaire d’East Danforth (SCED).

La SCED fait partie d’Unifor, le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, et représente les femmes sud-asiatiques qui travaillent pour des agences de recrutement de travailleurs temporaires à Toronto. Afin de raconter leur histoire, les membres de la SCED et de la South Asian Women’s Rights Organisation (SAWRO) ont organisé un événement communautaire chargé d’émotion et d’honnêteté le jeudi 23 mars.

Dans une salle bondée du centre communautaire d’Oakridge, situé à Scarborough (Ontario), les femmes de la SCED ont mis le gouvernement de l’Ontario au défi d’améliorer et de renforcer les normes de travail. Les membres de la SCED, qui sont employées à titre de travailleuses temporaires à Toronto, ont exprimé leur désillusion. Après avoir déraciné leurs familles pour s’établir au Canada, elles sont victimes de discrimination au moment de l’embauche, gagnent un salaire inférieur à celui de leurs collègues permanents et vivent sous l’épée de Damoclès du congédiement arbitraire.  

« Je suis venue ici pour avoir un niveau de vie canadien, pas vivre dans la pauvreté. »

La revendication d’un salaire de subsistance de 15 $ l’heure s’est retrouvée dans les témoignages des 60 membres de la communauté qui étaient présents.  Le gouvernement de l’Ontario haussera le salaire minimum de 0,20 $ à l’automne.  Or, 11,60 $ l’heure n’est pas un salaire de subsistance. Engagez-vous dans la lutte pour l’équité et un salaire minimum de 15 $.

Comme le travail temporaire et abusif connaît un essor, les travailleuses et travailleurs montent au créneau. L’Examen portant sur l’évolution des milieux de travail du gouvernement de l’Ontario, qui a été reporté au milieu du printemps, doit apporter des changements réels pour les travailleurs exposés à l’exploitation et à l’insécurité.  Pour en savoir davantage sur les expériences des membres de la SCED et les changements qu’ils exigent du gouvernement.

 

Les sections communautaires d’Unifor constituent un nouveau moyen pour les personnes qui travaillent à la pige, à temps partiel et à forfait de s’organiser et d’obtenir quelques-uns des avantages d’un syndicat. Commencez par nous envoyer un courriel pour savoir en quoi la formation d’une section communautaire peut vous aider.