Les syndicats sont le moteur de l’autonomisation des femmes aux Nations Unies

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Les directrices régionales et la directrice de la condition féminine d’Unifor se sont jointes à des femmes des quatre coins de la planète à l’occasion de la 61e session de la Commission de la condition de la femme, qui s’est déroulée du 13 au 17 mars 2017.

Cette assemblée annuelle de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies portait sur le même thème que la Journée internationale de la femme 2017, soit l’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution. Au Canada et ailleurs dans le monde, les emplois sont de plus en plus précaires, les salaires demeurent bas et l’écart salarial persiste dans les secteurs qui emploient traditionnellement des femmes. La participation des femmes à la vie active et l’accès à des emplois de qualité dépendent de la volonté d’un gouvernement de subventionner les services publics comme le système universel de garderies.

Qui était présent?

 

Lisa Kelly, directrice de la condition féminine; Lana Payne, directrice de la région de l’Atlantique; Naureen Rizvi, directrice de l’Ontario; et Joie Warnock, directrice de la région de l’Ouest, ont participé à des panels et à des activités pendant toute la durée de la session. Des représentants syndicaux et gouvernementaux, des groupes militants et des ONG se sont réunis pour répondre à la question suivante : comment assurer l’autonomisation économique et la pleine égalité des femmes? Cette année, il y avait de l’espoir et un appel à l’action en 2017.

Les représentants syndicaux, sous la bannière de la délégation du commerce international, ont travaillé ensemble au document La place d’une femme est au sein de son syndicat : Les syndicats jouent un rôle central envers l’autonomisation des femmes dans un monde du travail en mutation. Dans un esprit de solidarité avec des syndiquées du monde entier, Unifor a lancé un appel à l’action, aujourd’hui, concernant les obstacles qui empêchent les femmes de participer pleinement et en toute sécurité à la vie active.

Les délégués ont eu l’occasion d’établir une solidarité et une coopération internationales parallèlement à l’assemblée. Les délégués canadiens ont rencontré les ministres Monsef et Hajdu pour discuter des stratégies nécessaires pour que les femmes aient accès à des emplois sûrs et stables au Canada. Lors d’un panel, Lisa Kelly, directrice de la condition féminine d’Unifor, a souligné le rôle de notre syndicat dans la promotion des droits de la personne, alors que Naureen Rizvi, directrice de la région de l’Ontario, a raconté ses expériences à titre d’organisatrice communautaire.

Quelle est la prochaine étape?

Les décideurs ont entendu le message des femmes d’Unifor, que ce soit mettre fin à la violence fondée sur le sexe en milieu de travail, garantir l’équité salariale et subventionner suffisamment les services publics universels. Un grand nombre des recommandations des femmes de notre syndicat sont incluses dans les conclusions de la 61e session de la Commission de la condition de la femme.

Bien que les Nations Unies reconnaissent toutes ces réalités, il incombe encore aux membres d’Unifor de demander des comptes à leurs gouvernements et de veiller à ce que le mouvement syndical représente leur diversité.

Pour continuer à revendiquer leur autonomisation économique, les femmes doivent exercer des pressions sur le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, pour qu’il adopte le projet de loi sur l’établissement d’un congé payé en cas de violence conjugale. Elles doivent également réitérer au premier ministre Trudeau que les services de garde universels et l’équité salariale contribuent à leur égalité. Surtout, les femmes d’Unifor doivent persévérer, pour leurs consœurs au Canada et celles qui continuent de se battre ailleurs dans le monde.

Vous pouvez écouter directement les femmes sur notre page Facebook et partager leurs histoires.

 

Unifor Womens Director Lisa Kelly presenting on a panel at UNCSW61

Lisa Kelly, directrice de la condition féminine d’Unifor

« J’ai eu l’honneur de prendre part à une activité parallèle à la 61e session de la Commission de la condition de la femme, qui portait sur la promotion des droits des femmes par les syndicats. En tant que lesbienne, j’ai parlé de l’importance du mouvement syndical dans l’avancement des dossiers qui touchent les LGBTQ et des domaines dans lesquels il nous reste encore du pain sur la planche. Au Canada, comparativement à bien d’autres pays, les lesbiennes, les homosexuels et les bisexuels ont des droits bien reconnus par la loi. Le problème réside au niveau des droits des transgenres. La législation en matière de droits de la personne protège implicitement les transgenres. Toutefois, les militants et les syndicats se battent pour que le motif de l’identité de genre soit intégré dans la législation, car il est nécessaire d’être plus explicite. »

 

 

Naureen Rizvi, directrice de la région de l’Ontario d’Unifor 

« La première journée, nous avons entendu les témoignages d’un groupe de femmes autochtones ayant connu les pensionnats indiens.   L’une d’elles n’avait que cinq ans lorsqu’elle a été arrachée à sa famille. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à mes deux enfants, qui ont six et sept ans. Comment des enfants aussi jeunes peuvent-ils survivre au manque d’amour et à la peur? 

J’ai eu le privilège d’écouter la grande chef Sheila North Wilson, une femme humble et pleine de sagesse, à la voix calme mais forte, qui est reconnue pour sa contribution à la création de la commission d’enquête nationale sur plus de 1 200 femmes autochtones disparues ou assassinées. J’admire la volonté de ces femmes de changer le sort des femmes et des filles autochtones d’aujourd’hui et de demain à la lumière des atrocités qu’elles ont subies. »

 

 

 

Lana Payne, directrice de la région de l’Atlantique d’Unifor

« Le travail de la Commission de la condition de la femme nous donne une leçon d’humilité en nous rappelant les problèmes graves auxquels font face les femmes des pays en développement, dont l’esprit combatif est un exemple remarquable pour nous toutes. Si elles arrivent à résister, à avoir de l’espoir et à surmonter les obstacles, alors nous devons être tout aussi vigilantes. Dès que l’on entre dans l’édifice des Nations Unies, une collection étonnante de photographies de femmes évoque cet esprit : des femmes réfugiées dans des camps qui acquièrent de nouvelles aptitudes pour offrir une vie meilleure à leurs enfants; des femmes qui ont survécu à des décennies de guerre, qui ont perdu des enfants et qui arborent toute cette souffrance sur leurs visages, mais qui trouvent quand même du réconfort dans leurs relations d’amitié; des femmes qui luttent contre l’épidémie d’Ebola; des femmes qui travaillent avec d’autres femmes.

Il m’est clairement apparu, en contemplant ces images alors que la lumière entrait à flots par les immenses fenêtres surplombant l’East River, que les femmes sont le mortier qui lie la société, mais que l’égalité entre les hommes et les femmes est un rêve encore inassouvi et même utopique pour certaines d’entre elles. Bien entendu, les Canadiennes, que ce soit les femmes autochtones, les immigrantes, les femmes de couleur et les handicapées, se heurtent à des obstacles majeurs à l’égalité. Et c’est le chemin vers l’égalité de nos consœurs autochtones qui est peut-être le plus pénible. »

 

 

 

Joie Warnock,  directrice de la région de l’Ouest d’Unifor

« Même cette année, malgré les gouvernements rétrogrades qui s’en prennent aux droits des travailleurs et des femmes dans leur pays, les syndiquées qui se sont jointes à moi lors de la 61e session de la Commission de la condition de la femme s’accrochaient à leur espoir d’un avenir meilleur.  Chaque bataille remportée jusqu’à maintenant nous place sur le chemin de la victoire, alors je suis persuadée que nous pouvons réaliser les aspirations des Canadiennes.

Nous pouvons obtenir des services de garde universels et un congé payé en cas de violence conjugale pour toutes les victimes.  Nous obtiendrons ces changements essentiels, car les femmes d’Unifor et du mouvement syndical canadien sont des leaders dans leurs syndicats respectifs, mais aussi, comme toutes les femmes que j’ai rencontrées lors de la session, des organisatrices communautaires engagées qui sont là pour rester. »