Une entreprise de l’aérospatiale du Kansas va encore ruiner un autre Noël pour des travailleuses et travailleurs en lock-out au Canada

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Un graphique intitulé "Voici où les 32 membres d’Unifor vont passer Noël" montre des membres de la section 597 sur un piquet de grève enneigé. En dessous, un graphique représentant une grande maison avec une pelouse verte indique "Voici où le propriétaire de D-J Composites va passer Noël".

Le propriétaire de D-J Composites va passer les Fêtes dans sa maison somptueuse du Kansas où la température descend rarement sous le point de congélation, alors que 32 travailleuses et travailleurs canadiens s’apprêtent à passer un deuxième Noël à l’extérieur sur une ligne de piquetage glaciale.

Quelques jours avant Noël, en décembre 2016, la compagnie américaine de Rezoul Chowdhury a placé en lock-out ses travailleuses et travailleurs syndiqués d’une usine aérospatiale qu’il détient dans la petite communauté de Gander, à Terre-Neuve.

D-J Composites a placé en lock-out les travailleuses et travailleurs après que le syndicat ait refusé d’accepter un terrible contrat de travail qui aurait gelé les salaires jusqu’en 2020. Le gel proposé venait en plus du fait que les travailleuses et travailleurs n’avaient pas reçu de hausse salariale depuis 2014.

Gander est une petite ville rendue célèbre lorsqu’elle a ouvert son cœur et ses maisons à 7 000 voyageurs américains et internationaux qui ont dû y atterrir au moment de l’attaque terroriste le 11 septembre 2001. Les gens de Gander et des communautés avoisinantes sont célébrés tous les soirs lors d’une émission ayant remporté un Tony Award, intitulée « Come from Away ». Les 32 travailleuses et travailleurs en lock-out font partie de ceux qui ont aidé les voyageurs à ce moment-là. L’émission décrit la chaleur et l’hospitalité de leur ville, en contraste frappant avec la froideur indifférente de leur employeur.

Depuis que la compagnie mère de Chowdhury, établie aux États-Unis, D-J Engineering, a acheté l’usine de Gander en 2012, les relations entre la compagnie et ses employés sont devenues de plus en plus irrespectueuses.

En dépit du fait que les employés, membres de la section locale 597 d’Unifor, ont accordé plusieurs concessions à l’employeur pour l’aider à réussir et à établir une présence de l’aérospatiale dans leur petite ville. Mais, au fil du temps, il est devenu clair compte tenu des actions avares de Chowdhury qu’il n’avait qu’un seul objectif : démanteler le syndicat et affamer les travailleuses et travailleurs.

En mars, D-J Composites est revenu à la table de négociation en demandant encore plus de concessions. Cette fois-ci, plutôt qu’un gel salarial, la compagnie de Chowdhury a demandé des compressions salariales et la fin des protections relatives à l’ancienneté. Les salaires à l’usine aérospatiale sont déjà très modestes. La demande de mettre fin à l’ancienneté était une attaque directe contre le syndicat dans le lieu de travail.

D-J Composites a depuis été reconnue coupable de négociation de mauvaise foi par une commission provinciale des relations de travail, ce qui est une violation des lois provincial sur les normes d’emploi. Cet employeur établi aux États-unis continue de se comporter comme s’il était à l’abri des lois locales du travail. La médiation ordonnée par le ministre du Travail de Terre-Neuve a échoué ensuite à faire reculer la compagnie avec ses demandes irraisonnables.

Maintenant, ces travailleuses et travailleurs doivent faire face à un autre rude hiver canadien dans une région connue pour ses tempêtes de neige, son verglas et des vents effroyables.

Ces travailleuses et travailleurs ne se laisseront pas brisés ni intimidés, et n’accepteront pas de demandes impossibles. Leur syndicat et ses 315 000 membres sont solidaires avec eux dans leur lutte pour une convention collective juste et raisonnable.

Au Canada, les lois du travail exigent que la négociation collective soit respectueuse et équitable, ce qui représente habituellement un véritable échange donnant-donnant démocratique où les employés ont leur mot à dire sur leurs conditions de travail. D-J Composites n’a pas honoré cela.

Alors que Chowdhury, le propriétaire de la compagnie se prélasse dans sa maison somptueuse du Kansas et joue au golf, les membres d’Unifor à 4 500 kilomètres de là sur une ligne de piquetage cherchent à obtenir le respect de leur employeur.

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