Introduction
« Luttons contre les fuites de gaz » est une campagne menée par le Conseil du secteur de l’énergie d’Unifor visant à obtenir des réglementations plus strictes pour réduire les émissions de méthane dans le secteur pétrolier et gazier du Canada. Améliorer l’infrastructure énergétique aide à lutter contre le changement climatique, crée de bons emplois et protège la santé et la sécurité des travailleurs et des communautés.
La campagne demande au gouvernement provincial et fédéral de :
Convoquer une réunion avec l’industrie et les syndicats : Le gouvernement devrait rassembler les sociétés pétrolières et gazières et les syndicats pour établir des pratiques exemplaires visant à réduire les fuites de méthane tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Les travailleuses et travailleurs sont essentiels à la réussite de ces solutions et devraient être impliqués dans la planification et la mise en œuvre.
Investir dans la technologie : Les gouvernements fédéral et provinciaux devraient charger les ministères et les conseils de recherche gouvernementaux de soutenir le développement et le déploiement de nouvelles technologies de détection et de réduction des fuites de méthane. Cela réduirait non seulement les émissions, mais créerait également des emplois syndiqués bien rémunérés dans des domaines tels que la fabrication, la construction et la maintenance préventive.
Combler les lacunes réglementaires : Assurer que les réglementations s’appliquent à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement en gaz, y compris les réseaux de distribution, qui sont actuellement responsables d’une part importante des fuites de méthane. Un accent sur les émissions en amont et en aval aidera le Canada à atteindre ses objectifs climatiques tout en protégeant les communautés.
Réduire le brûlage à la torche et le rejet de gaz non enflammé : Mettre en place des règlements plus stricts pour réduire le brûlage à la torche et le rejet de gaz naturel non enflammé, car des technologies existent déjà pour capturer et réutiliser ces gaz. Il est nécessaire d’éliminer les exemptions qui permettent une pollution inutile.
Améliorer la détection et la réparation des fuites : Toutes les installations pétrolières et gazières devraient être tenues d’effectuer des inspections annuelles, et les fuites détectées doivent être réparées rapidement. Des inspections par des tiers devraient être autorisées pour garantir transparence et responsabilité.
Comment les fuites me touchent-elles?
Regardez cette vidéo pour comprendre comment les fuites affectent nos communautés et nos familles :
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Foire aux questions
Histoire
Unifor est le plus grand syndicat du secteur de l’énergie au Canada, représentant près de 15 000 membres qui travaillent dans l’extraction pétrolière et gazière, la distribution de gaz naturel, les services publics d’électricité, l’énergie nucléaire et les raffineries de pétrole. Plus de la moitié des membres du secteur de l’énergie d’Unifor travaillent dans la région des Prairies (Alberta, Saskatchewan et Manitoba), alors qu’un peu plus d’un quart d’entre eux travaillent en Ontario. La Colombie-Britannique, le Québec, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador représentent ensemble environ un cinquième des membres du secteur de l’énergie d’Unifor.
Unifor affirme depuis longtemps que les fuites de méthane sont un problème qui concerne toutes les entreprises qui extraient, transportent et stockent le gaz naturel, ainsi que celles du secteur intermédiaire et du secteur des utilisations finales.
Comme nos membres travaillent dans ces industries, nous constatons directement l’impact du sous-investissement dans la détection et la réduction des fuites de méthane, non seulement sur l’environnement, mais également sur la confiance de la population envers l’engagement de cette industrie à faire partie de la solution pour contrer les changements climatiques.
Méthane
Considéré comme toxique en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999), le méthane figure sur la Liste des substances toxiques.
Le méthane est un gaz à effet de serre (GES) dont le potentiel de réchauffement de la planète, sur une période de 20 ans, est plus de 70 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2).
Les composés organiques volatils (COV) sont des polluants atmosphériques liés à des effets néfastes sur la santé humaine, tels que des décès prématurés, des problèmes respiratoires et cardiaques chroniques et de courte durée.
La réduction des émissions de méthane et de COV tout au long de la chaîne de production et d’approvisionnement de gaz réduira les impacts du changement climatique et améliorera la qualité de l’air pour la population canadienne et les personnes qui travaillent à l’extérieur, qui sont beaucoup plus affectées par la mauvaise qualité de l’air extérieur.
Modernisation des infrastructures
La modernisation des infrastructures de ce secteur en vue de réduire les émissions liées à la production et au transport du gaz naturel et d’autres produits nécessite des travailleuses et des travailleurs qui connaissent l’industrie et qui ont la capacité d’effectuer le travail efficacement et de mettre en évidence les segments où les investissements sont insuffisants. Il est question ici d’emplois verts, et les travailleuses et travailleurs qui occuperont ces emplois doivent être correctement formés, agréés, rémunérés et protégés par une convention collective.
Émissions liées à la combustion de gaz d’hydrocarbures
Unifor estime que les règlements devraient encourager la réduction du torchage des gaz d’hydrocarbures en toutes circonstances, sauf pour éviter un risque grave pour la santé ou la sécurité humaine découlant d’une situation d'urgence.
Des technologies sont actuellement capables de capturer, de réinjecter, de stocker, de transporter ou d’utiliser les gaz d’hydrocarbures qui, autrement, seraient brûlés à la torche. Or ces technologies sont accessibles à l’industrie et devraient être mises en œuvre.
Ces technologies particulières et facilement accessibles devraient être inscrites dans les modifications aux règlements et assorties d’objectifs et de délais précis sur les fonds investis dans l’ensemble du secteur.
Émissions fugitives
Les sociétés pétrolières et gazières ont accès à des équipes de professionnels et à des ressources qui pourraient être utilisées pour comprendre l’intégrité des infrastructures opérationnelles (compresseurs, oléoducs, gazoducs, valves, etc.) et pour interpréter la probabilité statistique relative aux dommages, à la corrosion et aux fuites touchant les infrastructures.
L’insuffisance des dépenses en immobilisations et l’absence de programmes adéquats en matière d’intégrité, de recherche sur les fuites, de maintenance préventive et de réparation augmentent directement l’ampleur, la fréquence et la durée des émissions fugitives qui se produisent.
Bien qu’une approche fondée sur le risque inhérent à l’application des émissions fugitives soit une idée créative, cette approche ne permettra pas de réduire directement les émissions ou d’assurer le respect de la réglementation.
Élaboration de règlements
Les organismes de réglementation fédéraux devraient collaborer avec les commissions de l’énergie de chaque province, et non pas seulement avec les provinces productrices de pétrole et de gaz. Il y a en effet de grands centres de distribution dans les provinces qui ne produisent pas de gaz.
L’Ontario compte plus de 4 millions de clients qui sont approvisionnés en gaz naturel par un réseau de distribution composé de centaines de milliers de kilomètres de canalisations et d’infrastructures connexes.
La réglementation des réseaux de distribution résidentiels et industriels n’est actuellement pas couverte par le règlement ou le règlement proposé.
Cette lacune et cette absence de réglementation constituent l’un des facteurs d’émissions les plus importants et les plus souvent négligés, qu’il faudrait combler le plus rapidement possible. L’ampleur des émissions provenant des réseaux de distribution est considérable et nécessite des améliorations importantes pour atteindre les objectifs de durabilité et assurer la sécurité de la main-d’œuvre et de la population.
Les infrastructures de distribution devraient être réglementées afin de réduire les émissions produites par ces systèmes tant pour des raisons environnementales que pour des raisons de santé et de sécurité.
Enbridge est un bon exemple de l’ampleur des problèmes d’émissions fugitives qui doivent être résolus au sein des infrastructures de distribution.
L’exemple d’Enbridge
En 2022, Enbridge Inc. a émis, dans le cadre de ses activités de transport de gaz en amont, un total de 757 524 tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone, dont 85 % des émissions annuelles ont été évacuées (649 548 tonnes) et 11 % provenaient de sources fugitives (88 420 tonnes).
Toujours en 2022, Enbridge a émis, dans le cadre de ses activités de distribution de gaz, un total de 511 691 tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone, dont 19 % ont été évacuées (102 245 tonnes) et 80 % provenaient de sources fugitives (400 299 tonnes).