Un ancien porteur du Canadien Pacifique, âgé de 104 ans, reçoit le prix Neil Reimer

Partager

Unifor a honoré un porteur de wagons-dortoirs noir de 104 ans, militant et chef de file syndical, en lui remettant le prix Neil Reimer lors du congrès du syndicat.

Mozart Mimms a consacré 32 ans de sa vie au Canadien Pacifique et à VIA Rail. Il est fier du pouvoir syndical et des changements que les syndicats peuvent apporter et a été désigné lauréat du prix le jeudi 11 août 2022.

Le prix Neil Reimer, qui porte le nom du militant, syndicaliste et politicien renommé, est remis à une personne pour sa contribution exceptionnelle au bien commun.

Petit-fils d’esclaves, M. Mimms est né en 1918 à Allensville, Kentucky, juste avant la fin de la Première Guerre mondiale.

Il fréquente une école réservée aux noirs, située à la périphérie de sa ville natale, avant d’entamer un service de quatre ans dans l’armée américaine en 1941 et d’obtenir un diplôme en géographie de Tennessee State University.

Mais ce qui l’amène à Vancouver en 1952, c’est l’appel du chemin de fer canadien. Il commence sa carrière au sein du Canadien Pacifique, d’abord comme porteur de wagons-dortoirs, puis comme instructeur de porteurs, inspecteur de quai et, plus tard, au sein de VIA Rail, comme chef de service. Dans le cadre de son travail, il fait toutefois l’expérience du racisme et de la discrimination.

« Les gens nous considéraient comme des serviteurs... il fallait être amical et faire attention à ce que l’on disait à un client. En effet, il pouvait signaler quelqu’un qui n’était pas aimable avec lui, a-t-il déclaré dans une vidéo présentée aux déléguées et délégués du congrès. Je pense que [les travailleuses et travailleurs noirs] toléraient cet état de fait. Si on voulait un emploi, il fallait accepter un emploi de seconde classe. »

Au cours de sa carrière, Mozart Mimms a fait partie d’un comité de règlement des griefs des employées et employés et a été président de la Fraternité des porteurs de wagons-dortoirs.

« Avant le syndicat, pour les travailleuses et travailleurs de Vancouver à Toronto... si [le train] avait cinq heures de retard, on ne percevait pas de supplément pour ces cinq heures, a déclaré M. Mimms. Nous avons eu le syndicat, alors les heures supplémentaires ont dû être payées. On a également obtenu les congés payés. On a obtenu le paiement des congés maladie. Donc, de grandes choses se sont produites. »

Mozart Mimms a déclaré dans la vidéo qu’il y a eu des avancées en matière de justice raciale, mais qu’il y a encore beaucoup de travail à faire.

« Je n’ai jamais pensé que je verrais un maire noir. Lorsque je grandissais, la ségrégation était reine, il y a 100 ans, a-t-il déclaré. Je pense que nous devons continuer à nous battre plus ardemment. Nous ne sommes pas encore parvenus au but. »

Les syndicats continuent de jouer un rôle central – non seulement en luttant pour les droits des travailleuses et travailleurs, mais aussi en promouvant la justice raciale », a déclaré Mozart Mimms.

« Les syndicats épaulent tellement de gens qui n’ont jamais bénéficié d’aides auparavant », a-t-il noté.

« Lorsque j’ai commencé à travailler dans les chemins de fer, il y avait très peu de porteurs de wagons-dortoirs noirs, mais le syndicat s’est réuni et a fait valoir [ses ententes], puis les compagnies ont commencé à en embaucher davantage. Lorsque le syndicat s’est organisé, il nous a donné une vie meilleure. »