Déclaration du CEN sur les certificats de vaccination et les éléments à considérer pour orienter la relance de l’économie canadienne

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Mai 2021

La pandémie de COVID-19 continue d’avoir un impact significatif sur l’économie canadienne et, surtout, sur la santé et la sécurité des travailleuses et travailleurs.

La lenteur du déploiement des vaccins au Canada a clairement retardé les efforts de relance économique par rapport à d’autres pays. Cependant, les nouvelles doses de vaccin qui arrivent au Canada amélioreront grandement l’accès à court terme. Alors que les professionnels de la santé s’efforcent de vacciner une masse critique de gens au cours des prochains mois, le Canada doit déterminer comment lever progressivement et de façon sécuritaire les restrictions, rouvrir les commerces et permettre aux travailleuses et travailleurs de reprendre le travail.

Établir un cadre national

Unifor encourage le gouvernement à envisager toutes les options disponibles qui permettent la reprise sécuritaire des services et le retour au travail des chômeurs.

Elles comprennent l’instauration de certificats de vaccination dans les secteurs où des programmes similaires existent déjà (p. ex. les voyages aériens internationaux), ainsi que dans d’autres secteurs qui pourraient en bénéficier, combinés à des mesures strictes de dépistage et de tests diagnostiques.

Divers efforts pour établir ces certificats sont actuellement déployés dans plusieurs provinces et territoires et au sein de diverses industries. Il est impératif que tous les ordres de gouvernement au Canada travaillent ensemble pour établir un cadre et des lignes directrices claires qui soutiennent une application transparente et cohérente des certificats, une mesure qui permettra de coordonner de façon optimale une relance bénéfique de l’économie canadienne.

Les données scientifiques doivent guider les efforts de relance du Canada

La perspective d’une reprise complète de l’économie canadienne est une bonne nouvelle pour des dizaines de milliers de membres d’Unifor qui travaillent dans les secteurs de l’hôtellerie, du jeu et du transport de passagers, ainsi que des millions d’autres à l’échelle nationale, anéantis par les mises à pied et les pertes de revenus découlant des restrictions. Pour la première fois depuis le début de cette pandémie, un retour au travail semble envisageable.

Malgré les avantages économiques évidents d’un retour au travail rapide et sécuritaire, Unifor reconnaît que des preuves scientifiques solides doivent étayer de tels efforts afin d’éviter les conséquences catastrophiques potentielles si les vaccins s’avèrent peu durables et incapables de prévenir la transmission.

Unifor encourage aussi les représentants du gouvernement à répondre aux préoccupations légitimes exprimées dans le rapport de mars 2021 de la conseillère scientifique en chef du Canada concernant les certificats de vaccination. La conseillère scientifique en chef a exposé une série d’enjeux, y compris ceux concernant l’équité, la pertinence de l’application parmi les populations vulnérables, la protection de la vie privée et des données, et les droits de la personne, lesquels pourraient être incompatibles avec certaines formes de certificats de vaccination.

Les gouvernements doivent concilier ces considérations avec la santé publique et le bien-être économique des Canadiens afin de garantir un traitement juste et équitable. Ces actions ne doivent pas contrevenir à la Charte des droits et libertés ou aux lois sur les droits de la personne.

Vers une vaccination de la « masse critique »

Selon Unifor, tant que les vaccins n’auront pas atteint une masse critique de personnes au Canada, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les choses se passent comme avant. Notre syndicat s’engage à soutenir davantage le programme fédéral de vaccination, à encourager la vaccination volontaire des travailleuses et travailleurs partout au pays, et à éliminer les obstacles à la vaccination.

Unifor continuera aussi de promouvoir un meilleur accès aux vaccins dans le monde entier en exhortant les gouvernements à explorer toutes les options, y compris l’assouplissement des obstacles à la propriété intellectuelle pour favoriser une production accrue de vaccins au pays ainsi que leur approvisionnement, en particulier dans les régions mal desservies.

Les travailleuses et travailleurs doivent avoir une place à la table de discussion

Alors que le dialogue en vue d’une relance économique se poursuit entre les représentants gouvernementaux, les experts de la santé et les associations d’entreprises, il est primordial que les syndicats et les défenseurs de la santé communautaire aient une place à la table de discussion.

Cette approche multipartite de la santé et de la sécurité au travail a bien servi le Canada depuis le début de la pandémie, et elle doit se poursuivre.

Tout le monde doit demeurer vigilant en respectant les directives de santé publique et en prenant les précautions personnelles nécessaires pour rester en sécurité et empêcher la propagation dans la communauté. Les gouvernements et les employeurs doivent faire leur part et agir rapidement pour offrir des mesures de soutien essentielles, notamment des congés de maladie payés permanents.

Le gouvernement doit favoriser une relance juste, inclusive et résiliente

La pandémie a mis en lumière des lacunes importantes dans l’infrastructure matérielle, législative et sociale du Canada, notamment des normes d’emploi inadéquates (p. ex. congés de maladie payés), un filet de sécurité sociale érodé (p. ex. soutien à l’assurance-chômage) et une chaîne d’approvisionnement nationale réduite pour les biens nécessaires (p. ex. équipement de protection personnelle, médicaments et biens essentiels). Ces lacunes manifestes, longtemps ignorées par les gouvernements, n’ont fait qu’aggraver une situation déjà mauvaise.

Unifor reconnaît que cette pandémie ne sera pas terminée pour quiconque tant qu’elle ne le sera pas pour tout le monde. C’est pourquoi nous nous engageons à défendre sans relâche des politiques progressistes, pratiques et fondées sur des principes afin de corriger ces lacunes et de faciliter un retour au travail sécuritaire dans le cadre d’une économie équitable, résiliente et inclusive.