Partager
Les déléguées et délégués qui ont participé à la 25e Conférence annuelle des médias démontrent une volonté renouvelée de continuer de prendre des mesures urgentes pour permettre aux journalistes ainsi qu’aux travailleuses et travailleurs des médias de garder leur emploi.
Le président national d’Unifor Jerry Dias a dit aux membres que le syndicat les appuie entièrement et qu’il défendra les journalistes et les travailleuses et travailleurs de médias contre toute attaque envers la liberté de presse.
« Alors que les politiciens cherchent à diminuer le pouvoir des médias grand public et répandent des fausses nouvelles dans leur propre intérêt, nous avons besoin des travailleurs des médias plus que jamais », a déclaré Jerry Dias.
La conférence, qui a eu lieu du 24 au 26 mai à Montréal, a notamment abordé la façon dont l’industrie des nouvelles locales doit adapter son modèle d’affaires actuel et comment le gouvernement pourrait intervenir pour éviter l’effondrement des médias au Canada.
Il ne fait aucun doute que l’industrie canadienne du journalisme est menacée et se trouve en pleine crise. « Partout au pays, les salles de presse suppriment des emplois et ferment leurs portes parce que les revenus publicitaires qui les rendaient économiquement viables sont en train de passer à des plateformes en ligne comme Google et Facebook, a déclaré Jake Moore, président du Conseil des médias d’Unifor. Ces entreprises n’offrent pas à nos communautés les reportages ou l’information dont elles ont besoin pour comprendre ce qui se passe dans leur propre milieu et ne rappellent certainement pas nos politiciens à l’ordre. »
Les participantes et participants ont pu entendre le conférencier principal Jason Alcorn, vice-président des opérations pour l’American Journalism Project. Il a parlé des réussites et des défis des organisations journalistiques sans but lucratif aux États-Unis qui sont financées grâce à des dons. Les membres d’Unifor Emina Gamulin et Aldo Santin ont présenté un rapport similaire sur la possibilité d’établir ce modèle au Canada.
Un groupe de spécialistes en radiodiffusion et de députés s’est également réuni lors de la conférence pour discuter de l’avenir de la radiodiffusion au Canada. Bon nombre d’entre eux étaient d’accord pour dire que les échappatoires fiscales enrichissent les géants de la technologie comme Google et Facebook. La Loi de l’impôt sur le revenu ne permet pas aux entreprises canadiennes qui font de la publicité sur des plateformes traditionnelles étrangères de déduire cette dépense, mais elles peuvent le faire si elles diffusent de la publicité sur des sites Internet étrangers. Le gouvernement doit prendre des mesures pour appliquer les règles fiscales de façon équitable. Cette solution pourrait à elle seule faire économiser 800 millions de dollars à notre pays et contribuer à sauver les nouvelles locales. Il a également été proposé que le gouvernement traite nos médias d’information comme un service public, un peu comme le sont nos forces policières, et les finance adéquatement en raison de l’important rôle qu’ils jouent dans notre démocratie.
Le comité du Plan d’action médias, lequel fait pression sur le gouvernement et soutient diverses campagnes pour mettre en lumière les enjeux auxquels font face les travailleuses et travailleurs des médias, a encouragé les membres à se mobiliser sur les réseaux sociaux et à interroger les politiciens quant à leur plan pour sauver l’industrie, en vue de l’élection fédérale. Le comité tente de sensibiliser d’autres secteurs pour s’assurer de faire passer le message.
« Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour sauver les médias canadiens et les emplois dans ce domaine, a lancé Jerry Dias. Sans les journalistes et les travailleurs, les reportages d’ici ne seront pas entendus et aucune mesure de contrôle ne rappellera nos politiciens à l’ordre. Si ce pilier de la démocratie disparaît, la démocratie disparaîtra également. »