Le Canada doit protéger la liberté de la presse ici et à l’étranger

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Unifor marquera la Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai prochain, que l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamée en 1993.

La Journée mondiale de la liberté de la presse rappelle aux gouvernements leur engagement en faveur de la liberté de la presse et permet de rendre hommage aux journalistes et aux travailleuses et travailleurs des médias qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions.

Selon l’UNESCO, 20 journalistes ont déjà été tués cette année, le Mexique, la Palestine et l’Ukraine étant considérés comme les pays les plus dangereux pour exercer le métier de journaliste en 2025.

Reporters sans frontières, une organisation internationale non gouvernementale sans but lucratif qui se consacre à la défense du droit à l’information, a tiré la sonnette d’alarme sur le recul de la liberté de la presse dans le monde. Elle affirme que les gouvernements ferment des médias, incitent à la violence et ne protègent pas les journalistes.

Selon Reporters sans frontières :

« La liberté de la presse est la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menace pour leur sécurité physique et mentale. »

L’érosion de la liberté de presse ne se limite pas aux pays les plus en difficulté dans le monde. Chez nous et près de chez nous, la liberté de presse est attaquée d’une autre manière, soulevant une question importante.

Tenons-nous la liberté de la presse pour acquise au Canada?

La perte de la liberté de la presse et le déclin de la démocratie ne sont pas toujours considérés comme des enjeux cruciaux au Canada et aux États-Unis.

La capacité du journalisme indépendant de demander des comptes aux gouvernements en fait le pilier d’une saine démocratie.

Le monde change, et le Canada n’est pas à l’abri des changements. La montée de l’extrémisme de droite, menée par Donald Trump et alimentée par les médias sociaux, a créé un environnement où la vérité laisse place à la désinformation, et où les journalistes, les scientifiques et les experts sont activement discrédités et victimes d’abus et de harcèlement. Il semble que nous vivions désormais dans un monde postfactuel.

L’effondrement systématique de la confiance dans le journalisme et les médias commence simplement par des accusations de diffusion de « fausses nouvelles », puis se transforme en une marginalisation des médias. Les gouvernements et les responsables limitent l’accès à l’information, refusent l’accès à des événements, et refusent de répondre aux questions. Nous sommes plutôt bombardés de communiqués, de vidéos pièges à clics et de publications dans les médias sociaux provenant directement des politiciens, plutôt que de recevoir des informations qui ont été analysées et vérifiées sous un regard critique, sceptique et provenant de sources multiples.

Pendant ce temps, les médias canadiens subissent une pression financière extrême en raison du monopole de deux géants américains du numérique sur les marchés publicitaires.

Il en découle une prolifération de renseignements peu fiables dans les médias sociaux, nous compliquant la tâche lorsque vient le temps de distinguer la vérité de la désinformation ou de la propagande.

Unifor soutient le projet sur la liberté de presse canadienne, lequel surveille les atteintes à la liberté de la presse au Canada et s’inspire de l’outil de suivi des incidents liés à la liberté de la presse américaine.

Notre syndicat national lance une campagne de sensibilisation du public afin de souligner l’importance de s’informer auprès de sources fiables. 

Unifor appuie le programme de soutien entre pairs dans l’industrie canadienne des nouvelles, qui met en relation des journalistes qui ont besoin d’aide et des journalistes expérimentés de l’industrie. Ce programme viendra compléter notre site Web « Nous sommes là pour vous aider », une ressource destinée aux journalistes victimes de harcèlement et d’abus dans l’exercice de leurs fonctions.

Unifor continue de militer en faveur d’un soutien financier du gouvernement et de l’industrie sous la forme de la Loi sur les nouvelles en ligne et de la Loi sur la diffusion continue en ligne, lesquelles obligent les géants du numérique à payer leur juste part pour le contenu qu’ils utilisent et dont ils tirent profit.

Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et regarder notre liberté de presse s’éroder au détriment de notre démocratie. Bon nombre de pays instables, en difficulté et déchirés par la guerre partout dans le monde considèrent le Canada comme un modèle de liberté et de démocratie. 

Nous nous devons, en tant que Canadiennes et Canadiens, et nous le devons au reste de la communauté internationale, de faire tout en notre pouvoir pour protéger la liberté de presse chez nous et à l’étranger.