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Par Lana Payne
FFAW/Unifor célébrait ce mois-ci 50 ans de syndicalisme pour les travailleurs de Terre-Neuve et du Labrador. Voilà donc un demi-siècle que ma section locale fait face au pouvoir, défie les obstacles, partage la richesse et crée la solidarité.
Voici, par écrit, une partie des propos que j’ai partagés avec un auditoire enthousiaste lors de la récente célébration.
Trente ans après avoir entrepris de travailler pour les femmes et les hommes représentés par le syndicat FFAW, je n’aurais jamais pu savoir où cela me mènerait.
Participer à cette célébration, debout devant les participants, la première femme et première Terre-Neuvienne à occuper l’un des deux postes les plus importants de notre syndicat national, fut pour moi un véritable honneur.
Il y a trente ans, Richard Cashin et Earle McCurdy ont misé sur une jeune femme qui en savait très peu sur l’industrie de la pêche, mais pour qui la défense des travailleurs était une vocation profonde et passionnée.
C’est grâce à eux - et à ce formidable syndicat - que nous avons traversé ensemble les jours les plus sombres pour les gens de la pêche de Terre-Neuve-et-Labrador, mais aussi certains des moments les plus inspirants.
« Inspirant », parce que le syndicat n’a jamais abandonné l’espoir que les choses peuvent s’améliorer, et nous n’avons jamais cessé de nous organiser pour les travailleurs. C’est pourquoi ce syndicat a connu un tel succès - il s’est organisé autour des questions importantes du moment.
L’une de mes plus grandes satisfactions a été de travailler si étroitement avec les femmes de notre syndicat. Des femmes qui ont défié les obstacles en réclamant leur place légitime sur le pont des bateaux de pêche et l’égalité dans les usines de transformation du poisson.
Des femmes audacieuses, courageuses et fortes qui ont dû lutter pour leur place et leur espace, et qui, dans certains cas, se battent encore. Je ne le répéterai jamais assez : mes sœurs, ne renoncez jamais. L’égalité vaut toujours la peine qu’on se batte pour elle. Et nous parviendrons, un jour, à la réaliser.
Les jours où nous remettons tous en question la voie à suivre, je nous encourage à nous souvenir de l’immense défi que représente la création d’un syndicat comme le FFAW. Nous gagnons tous à nous rappeler que nous reposons sur ces courageux actes de solidarité et de courage des travailleurs et sur un leadership exceptionnel.
Le courage de tenir un piquet de grève semaine après semaine, alors que toute la ville est divisée, mais en jurant que « nous ne supplierons plus jamais ».
Cette pandémie nous a permis de tirer de nombreux enseignements et d’agir en conséquence. Ce virus a causé de profondes difficultés économiques qui se poursuivent dans le monde entier.
Au cours des 20 derniers mois, nous avons observé des dirigeants tournés vers l’avenir et avons également été témoins, malheureusement, de décisions politiques désastreuses qui ont coûté des vies malgré la science et les preuves dont nous disposons tous.
J’applaudis les efforts de mes compatriotes de Terre-Neuve et du Labrador qui ont toujours maintenu la solidarité exigée par les temps qui courent. Vous êtes aujourd’hui en tête du pays pour le taux de vaccination. Continuez. Demeurez l’inspiration dont le reste du pays et du monde a besoin.
Alors que nous nous frayons un chemin pour sortir de cette pandémie, je vous invite tous à réfléchir à l’héritage du syndicalisme auquel nous appartenons - des décennies de militantisme, de persistance et de résistance. Des décennies à faire la différence pour les travailleurs.
Les principes de notre syndicat et notre conviction qu’à travers notre syndicalisme, nous pouvons rendre le monde meilleur nous unissent. Nous sommes convaincus que la diversité des travailleurs des quatre coins du pays qui composent notre syndicat nous rend plus forts.
Gardez en tête - tandis que vous vaquez à vos occupations syndicales quotidiennes - qu’il existe des milliers de personnes comme vous. Des syndicalistes engagés et dévoués qui agissent sur les lieux de travail, dans les salles des syndicats, aux tables de négociation collective et dans les communautés de ce pays.
Je peux dire avec fierté qu’à travers toute l’agitation des 20 derniers mois, et elle a été considérable, nous avons veillé à maintenir notre syndicat actif, réactif et puissant. Je dirais même que nous avons défié quelques probabilités.
Continuons alors à nous battre et à nous organiser pour le monde que nous savons possible. Faisons-le avec la même perspective que les fondateurs de notre syndicat qui, avec du cran, de la détermination et beaucoup d’âme et de cœur, ont bâti quelque chose que tant de gens croyaient impossible. Souvenons-nous de cette formidable histoire syndicale la prochaine fois que l’on nous dira que ce n’est pas possible.
Solidarité à tous les membres, dirigeants et militants du FFAW, et à 50 années de plus !
