Le plus important quotidien en langue chinoise au Canada fermera ses portes le 27 août

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Extérieur du bureau central canadien de Sing Tao à Markham, en Ontario.
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L’annonce inopinée de la fermeture de Sing Tao, le plus important quotidien en langue chinoise au Canada, constitue une énorme perte non seulement pour les sinophones de Toronto, mais aussi pour le tissu culturel du Canada, selon le syndicat qui représente ses employés. 

« La fermeture de Sing Tao est un coup dur pour la population chinoise de Toronto, qui compte sur un quotidien pour l’informer de ce qui se passe dans sa ville et dans le monde, dans sa propre langue », a déclaré Carleen Finch, présidente de la section locale 87-M d’Unifor, dont 43 membres travaillent à Sing Tao.

La société, détenue conjointement par Sing Tao News Corporation, dont le siège social se trouve à Hong Kong, et Torstar Corporation, société mère du Toronto Star, a annoncé hier qu’elle fermera le journal le 27 août 2022, après plus de 40 ans d’activité. 

Sing Tao est le seul journal en langue chinoise qui publie dans trois villes canadiennes différentes : Toronto, où se situe son siège social, Vancouver et Calgary. La couverture médiatique comprend les nouvelles nationales, provinciales et locales, les nouvelles internationales, les nouvelles de Hong Kong, de la Chine continentale et de Taïwan, ainsi que les affaires, les sports, le style de vie et les divertissements.

« Les journaux remplissent un rôle essentiel pour préserver la vitalité de la société canadienne. Un journalisme professionnel et de qualité est essentiel pour soutenir notre modèle de démocratie. Si nous continuons à perdre des journaux, des chaînes de télévision et des stations de radio canadiens, ce sont nos communautés, notre économie et même notre démocratie qui seront compromises, ajoute Mme Finch. »

La crise des nouvelles locales touche tous les Canadiens, selon Unifor. 

« Le gouvernement fédéral a fait un premier pas pour appuyer les nouvelles locales en déposant le projet de loi C-18, mais il faut faire davantage, constate Mme Finch. »

Le projet de loi C-18, la nouvelle loi du gouvernement fédéral concernant l’information numérique, et qui prévoit de faire payer les plateformes en ligne comme Google et Facebook pour la distribution de contenu journalistique, est actuellement bloqué à l’étape du comité alors que le Parlement est ajourné pour l’été. 

« Le projet de loi se veut une bouée de sauvetage pour l’industrie du journalisme au Canada, mais il semble que ce soit trop peu, trop tard pour les employés de Sing Tao, a déclaré Randy Kitt, directeur du secteur des médias d’Unifor. » 

« Nous dénonçons depuis une dizaine d’années la précarité des nouvelles locales, et les fermetures comme celle-ci sont malheureusement de plus en plus fréquentes. Nous n’avons plus de temps à perdre pour obtenir du gouvernement le soutien dont nous avons besoin pour maintenir en vie les médias locaux du pays. »